Le ventre de la maison - Les échos sensoriels de Tomatis dévoilés

Un enfant de 7 ans se tient dans une forêt d'automne, portant un casque et écoutant les NeuraSonic Soundscapes, qui évoquent des échos sensoriels semblables à ceux d'un utérus.

Olivier De Wulf
6 minutes de lecture

Écouter l'article en anglais
L'audio généré par Blog Voice AI™ de DropInBlog peut présenter de légères nuances de prononciation. En savoir plus

Bonjour à tous ! Il y a une légende urbaine qui me trotte dans la tête depuis que je suis enfant : nous construisons nos maisons comme l'utérus d'où nous venons. J'avais l'habitude de l'imaginer comme la sagesse d'un grand architecte - ces murs douillets et ces recoins de grenier dans lesquels je m'échappais me semblaient trop parfaits pour ne pas avoir d'histoire. Mais dernièrement, je me suis tournée vers Alfred Tomatis. Les idées époustouflantes qu'il expose dans Neuf Mois au Paradis m'ont fait l'effet d'un souvenir dont j'ignorais l'existence. Décortiquons cela ensemble - c'est personnel, primitif et un peu sauvage.

Un espace qui m'a façonné

La maison de mon enfance n'avait rien d'extraordinaire : des murs en pierre, une lumière douce filtrant à travers de petites fenêtres et un grenier où je me cachais avec une pile de livres. Ce n'était pas son aspect qui m'attirait, c'était la sensation qu'elle procurait. Sûre, chaleureuse, vivante, comme si elle m'accueillait. C'est pourquoi cette légende sur les maisons qui reflètent les utérus me colle à la peau. J'avais toujours imaginé qu'un architecte comme Frank Lloyd Wright pouvait faire ce genre de choses, mais c'est Tomatis qui s'est emparé de mes pensées. Il ne concevait pas de bâtiments - il considérait l'utérus comme le premier espace que nous concevons nous-mêmes, un plan que nous portons pour toujours.

Il décrit l'enfant à naître comme un minuscule explorateur, qui touche sa propre peau, sent les parois de l'utérus, dessine son monde. Il ne se contente pas de flotter, il est un roi dans un palais, dit-il, qui revendique ses droits. Plus tard, ces enfants dessinent ce qu'ils savent : des cercles barbouillés de rouge pour l'utérus, puis un autre cercle superposé - le visage de la mère - qui s'étend jusqu'aux maisons, aux igloos, voire à l'univers lui-même. L'utérus ne s'arrête pas à la naissance, affirme Tomatis, il grandit avec nous, se remodelant dans chaque espace que nous appelons le nôtre. L'atterrissage est difficile. Mon grenier n'était pas seulement une cachette, c'était un écho de ce premier royaume, un endroit où je régnais en toute tranquillité.

Le festin sensoriel de Tomatis

Tomatis ne s'est pas contenté d'idées, il les a testées. À l'aide de ses techniques sonores, il recréait la bande sonore de l'utérus - un mélange de musique de Mozart et de la voix de la mère lorsqu'elle était disponible, filtrée par un passe-haut jusqu'à 10 000 Hz pour ne conserver que les harmoniques les plus élevées - et observait ce qui se passait. Les enfants qui participaient à ses séances prenaient des crayons de couleur et se laissaient aller : des utérus rouges aux parois tracées, des lignes dentelées comme des appels à naître. Il appelle cela des "photocopies des premières impressions" - aucune analyse sophistiquée n'est nécessaire, juste la mémoire fœtale brute qui se déverse sur le papier. Il ne s'agit pas de décoder des symboles ; il s'agit de la réalité, d'une histoire du toucher et du son qui remonte à une époque où les mots n'existaient pas encore.

Il décrit l'utérus comme une véritable fête sensorielle. L'enfant caresse son corps en pleine croissance, à l'image des mains de sa mère qui frottent son ventre - deux danseurs synchronisés, sans même le savoir. Ils appuient sur les membranes, le placenta, sentent les textures, trouvent les bords. Ce n'est pas un hasard, ils construisent quelque chose, organisent leur domaine. Tomatis écrit que cette exploration précoce prépare le terrain : ces sensations se gravent profondément, nous câblent avant même que nous ayons pris notre première respiration. Pensez-y : votre première maison n'était pas seulement un endroit ; c'était un atelier, un laboratoire, une salle du trône.

Et puis il y a cette autre image qu'il creuse : une silhouette glissant dans un tunnel, tirée vers une lumière lointaine, flottant comme un ange sur le chemin de la sortie. Les enfants la dessinent tout le temps - plus d'un croquis spontané sur cinq, note-t-il. C'est la naissance, brute et archaïque, un souvenir si fort qu'il fait penser à Bosch peignant l'enfer ou à Platon rêvant de sa caverne. Ce tunnel n'est pas seulement un canal de naissance, c'est la racine des grandes idées, une "grotte utérine" où nous imaginons le monde pour la première fois. Aujourd'hui, les paysages sonores NeuraSonic prennent le relais, amplifiant ces échos primitifs pour que nous puissions les ressentir à nouveau. Ce n'est pas l'outil de Tomatis - il était parti depuis longtemps en 2011 lorsque Neurasonic a démarré - mais c'est son héritage qui renaît.

Vivre les échos

Parce que ce n'est pas qu'une théorie poussiéreuse, c'est vivant en moi. Tomatis dit que ces moments de l'utérus - le son, le toucher, les sons aigus de Mozart et de maman - restent, bouillonnent dans les gribouillis ou ce frisson lorsqu'une pièce est agréable à vivre. Mon grenier avait ce bourdonnement, un pouls que je n'avais pas perçu lorsque j'étais enfant, mais que je ressens aujourd'hui. La science s'associe à l'ocytocine - les espaces douillets éveillent ce sentiment de chaleur et de sécurité dans lequel je me perdais à l'époque. Mais Tomatis va plus loin : les murs et les rythmes de l'utérus ne s'estompent pas ; ils façonnent toutes les cachettes que nous nous taillons plus tard. Mes maisons ressemblent toujours à des retraites - de petits royaumes dans un monde bruyant et désordonné.

Pensez à vos propres espaces. Ce coin que vous aimez, la façon dont une couverture s'accroche à votre canapé - serait-ce l'utérus qui parle ? Tomatis répondrait par l'affirmative. Il a vu des enfants dessiner le visage de leur mère comme le prochain utérus - les lèvres et les yeux surgissant comme un bateau avec des voiles, un symbole qui se développe en cabines, en maisons, en mondes entiers. Nous sommes toujours entourés de murs, dit-il, toujours en train de refaire cette première maison. Ce n'est pas de la nostalgie, c'est de l'instinct, gravé en nous depuis le premier jour.

Une légende faite mienne

Aucun architecte ne l'a jamais affirmé - "nous construisons nos maisons comme l'utérus" - mais le monde de Tomatis le crie plus fort que n'importe quel plan. Ses empreintes sensorielles, ces dessins maculés de rouge, ce tunnel vers la lumière, voilà les racines de cette légende. Bien sûr, quelqu'un comme Bachelard aurait pu parler avec poésie des maisons en tant que berceaux, mais Tomatis me donne la matière première : le toucher, le son, le premier règne d'un roi. C'est mon histoire maintenant, cousue à partir des jours de grenier et des coins tranquilles. Votre espace bourdonne-t-il comme un utérus ? Dites-le-moi ci-dessous, contactez-moi sur X à neurasonic, ou écrivez-moi à [email protected].-Gardons cela en vie.

-Olivier, avec l'aide de Grok chez Neurasonic

" Retour au blog