A l'écoute du changement : La thérapie Tomatis et les potentiels cognitifs

Un puzzle cérébral avec des pièces colorées et des sections manquantes, symbolisant les idées de Tomatis sur la thérapie cognitive et le Soutien aux TSA de l'étude 2019.


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L'audio-psycho-phonologie (APP) d'Alfred Tomatis suggère depuis longtemps que la stimulation auditive peut influencer les résultats cognitifs et développementaux, une hypothèse aujourd'hui testée par la recherche scientifique. Une étude réalisée en 2019 par Marine de Vandeul et ses collègues, intitulée "Corrélation entre les tests d'écoute et les potentiels évoqués auditifs cognitifs", examine les effets quantitatifs de la méthode de stimulation auditive de Tomatis sur l'audition et les fonctions cognitives, en utilisant des mesures cliniques et des potentiels évoqués. Ce billet résume les objectifs, la méthodologie, les résultats et les conclusions de l'étude, en explorant comment ces résultats améliorent la compréhension de la réhabilitation auditive et ses applications potentielles.

Objectifs et axes de recherche

L'étude visait à évaluer l'impact de la stimulation auditive de Tomatis sur les mesures auditives cliniques et le traitement cognitif, en particulier par le biais des potentiels évoqués P300 et de la négativité de la non-concordance (MMN). Ces marqueurs électrophysiologiques reflètent respectivement l'attention cognitive et la discrimination auditive, offrant une fenêtre sur la manière dont le son influence l'activité cérébrale. Axée sur le potentiel thérapeutique de l'APP, la recherche a cherché à quantifier les améliorations, en s'appuyant sur la théorie de Tomatis selon laquelle le son façonne le développement neuronal dès l'utérus.

Cet objectif correspond à l'accent mis par Tomatis sur la rééducation de l'oreille pour améliorer l'intégration, suggérant une base scientifique pour ses observations cliniques et les étendant à des résultats cognitifs mesurables.

Méthodologie et conception des participants

Dix-sept participants ont été inclus, répartis en deux groupes. Neuf d'entre eux ont reçu 100 heures non consécutives de stimulation auditive personnalisée, par le biais d'un programme personnalisé de sons filtrés, comprenant probablement du Mozart et des voix maternelles, conformément à la méthode de Tomatis. Huit ont servi de témoins, subissant deux tests d'écoute sans stimulation intermédiaire. Les deux groupes ont effectué des évaluations initiales et de suivi, y compris un test d'écoute et des tests auditifs cognitifs (MMN et potentiels évoqués P300), avec des intervalles de temps similaires entre les tests. Un questionnaire à choix multiples a permis d'évaluer les effets cliniques.

L'utilisation d'un groupe de contrôle et de tests standardisés fournit un cadre rigoureux, contrastant avec les récits anecdotiques et renforçant l'approche scientifique de l'efficacité de la PPA.

Principales conclusions et mesures

Les résultats ont révélé des changements significatifs dans le groupe stimulé. Le test d'écoute a montré une réduction notable de la différence entre la conduction osseuse et la conduction aérienne dans l'oreille gauche, ce qui indique une amélioration de l'efficacité du traitement auditif. L'amplitude du MMN a diminué au cours de la deuxième session, accompagnée d'une latence accrue et de temps de réaction plus courts, ce qui suggère une meilleure efficacité neuronale dans la détection des changements auditifs. Les potentiels évoqués P300 ont montré une baisse significative de l'amplitude N1/P2, reflétant une amélioration de l'attention cognitive et de la vitesse de traitement.

Sur le plan clinique, des améliorations modérées ont été observées dans le groupe stimulé, d'après les réponses au questionnaire. Ces résultats suggèrent que la méthode de Tomatis améliore les fonctions auditives et cognitives, bien que l'étude précise que les corrélations entre les changements cliniques et électrophysiologiques n'ont pas été analysées.

Interprétation et pertinence clinique

La réduction de la disparité entre la conduction osseuse et la conduction aérienne indique un meilleur fonctionnement de l'oreille, ce qui correspond à l'accent mis par Tomatis sur l'audition par conduction osseuse dans l'utérus, où le fœtus s'appuie sur les vibrations du squelette. Les résultats du MMN et du P300 indiquent que la stimulation auditive affine les réponses neuronales, ce qui confirme l'affirmation de Tomatis selon laquelle la thérapie sonore peut recâbler les voies du développement. Les améliorations cliniques, bien que modérées, font écho au cas d'Auroville où les barrières de communication ont diminué, ce qui suggère une large applicabilité à des conditions telles que l'autisme.

Ces résultats renforcent la théorie de l'empreinte auditive prénatale de Tomatis, selon laquelle l'exposition précoce aux sons façonne la cognition ultérieure, théorie désormais validée par des données électrophysiologiques.

Limites et orientations futures

L'étude reconnaît les biais potentiels, tels que les fluctuations de l'échantillonnage ou l'accoutumance aux tests, et demande instamment une confirmation avec un échantillon plus large. L'absence de corrélation entre les améliorations cliniques et les variations des tests met en évidence une lacune, suggérant que les gains subjectifs peuvent ne pas être entièrement alignés sur les mesures objectives. Les recherches futures devraient intégrer des échelles psychométriques validées pour le suivi progressif, afin de fournir une évaluation plus complète des effets à long terme de l'APP.

Cette approche prudente garantit l'intégrité scientifique et invite à poursuivre l'exploration afin de consolider l'efficacité des méthodes de Tomatis.

Lien avec les thèmes prénataux et thérapeutiques

Les résultats sont en accord avec les cadres prénataux de Tomatis et de Mott. Tomatis a mis l'accent sur la voix de la mère en tant qu'empreinte auditive formatrice, tandis que Mott a exploré la manière dont les sensations précoces façonnent les traits psychologiques. L'accent mis par l'étude sur la stimulation auditive reflète leur conviction que les interventions sensorielles peuvent traiter les perturbations du développement, potentiellement liées aux expériences prénatales. L'amélioration des potentiels cognitifs suggère que l'APP exploite des capacités neuronales latentes, à l'instar de la réactivation de la mémoire cellulaire de Mott.

Les implications thérapeutiques s'étendent au soutien de l'autisme, s'alignant sur le succès du cas d'Auroville. L'utilisation de sons filtrés pour améliorer les capacités d'écoute soutient la continuité entre l'utérus et le monde de Tomatis, offrant un pont scientifique entre la théorie prénatale et la pratique postnatale.

Un héritage de la science de l'audition

Cette étude présente l'audio-psycho-phonologie comme une approche scientifiquement fondée de l'amélioration cognitive. De l'amélioration de l'audition à l'affinement des réponses neuronales, les résultats valident la vision de Tomatis selon laquelle le son est un outil de développement. Enraciné dans les principes auditifs prénataux, cet héritage invite à poursuivre les recherches sur les thérapies sensorielles, promettant des avancées en matière de réadaptation et de bien-être psychologique.

Référence : de Vandeul, Marine, et al. "Correlation between listening tests and auditory cognitive evoked potentials". (2019). Disponible à l'adresse : https://hal.science/hal-02311520/document.

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